Avec le colosse toulonnais Mistral, les navires les plus imposants seront italiens : le porte-aéronefs ⁽¹⁾ Garibaldi (180 m de longueur) et le pétrolier-ravitailleur Etna (146,5 m). Mais quand bien même la mode serait au gris, il ne s'agit pas là d'un défilé de technologie, ni d'une quelconque revue navale commémorative.

Un exercice d'ampleur « historique »

Un tel déploiement s'explique par la tenue d'un exercice de qualification d'une force de réaction rapide de l'OTAN : la « Nato Response Force 14 ».

À compter de lundi et jusqu'au 3 octobre, l'exercice Loyal Midas aura pour but d'éprouver les compétences de l'État-major italien au large des côtes varoises. Car c'est bien l'Italie, à partir du 1er janvier prochain, qui prendra le commandement de cette flotte internationale bientôt destinée à « assurer l'alerte » ⁽²⁾.

Au total ce sont 30 bateaux de surface, 3 sous-marins, 40 avions de combat et 4 000 marins de neuf nationalités qui « joueront » à la guerre en Méditerranée, pendant deux semaines, via « un scénario fictif et complexe ». La France s'occupera de la partie amphibie, dont elle assurera aussi le commandement à partir de janvier 2010. Avec le BPC Mistral donc, mais également les TCD Foudre et Sirocco.

C'est la première fois que la France accueille dans ses eaux territoriales, et sur son sol, un exercice OTAN de cette ampleur depuis son retour dans les structures intégrées de l'Alliance en avril dernier.

Les navires français priés de prendre le large

Mais organiser l'accueil de cette spectaculaire armada ne s'est pas fait sans soucis. La principale préoccupation restant la place à quai. Un « sacré casse-tête », confie-t-on à la Force d'action navale.

Car pour l'occasion, le port militaire affichera bel et bien complet. La Marine a donc demandé à quelques-uns de ses hôtes habituels de prendre le large et aux « étrangers » de se mettre à couple.

Le hasard du calendrier a également rendu un fier service à la Royale. Journées du patrimoine oblige, quelques-uns des navires français ouvriront leurs portes au public, ce week-end, dans différents ports de la Méditerranée : le Forbin à Marseille, la Rapière à Nice, le Commandant Ducuing à Port-Vendres, le Guépratte à Sète et le Montcalm à Ajaccio. Quant au Sirocco, il sera bien amarré à Toulon, mais au quai d'honneur. Passée la fête, toutefois, tous devront filer au large pour participer à l'exercice OTAN.

1. Plus petit, le porte-aéronefs se distingue aussi du porte-avions en ceci qu'il ne possède pas de catapulte mais, parfois, un tremplin. Il est capable de lancer des hélicoptères et des avions à décollage court ou vertical, ayant souvent des capacités de combat moindre.

2. Pris tous les six mois par des unités et un commandement différents, la tour d'alerte permet à l'OTAN, en cas de crise, de déployer très rapidement une force déjà constituée et entraînée.

 

L'intérêt de ces « Journaux de bord » est de communiquer « avec l'extérieur » sur la vie du navire. Évidemment, inutile de chercher des infos sur l'activité opérationnelle des bâtiments : les blogs sont essentiellement destinés aux familles. On y parle escales, exercices mineurs, voire portraits de marins.

« Pas de censure », mais un devoir de réserve

« Les militaires sont soumis à un devoir de réserve, justifie Loïc Marrassé, officier de communication de l'état-major de la Force d'action navale. Il n'y a pas de censure mais une charte signée par le commandant. Cette règle du jeu explique ce qu'il est possible d'écrire ou non. Mais en quelques années, la volonté d'ouverture de la Marine sur le Web a quand même été spectaculaire. »

Dix ans en arrière, alors que tout le pays avait déjà une main sur la souris, il était exceptionnel de pouvoir envoyer un e-mail depuis le large. Aujourd'hui, chaque marin peut communiquer avec sa famille, via les courriels et les ordinateurs à sa disposition.

Et Facebook ?

« L'accès aux sites de réseaux sociaux reste marginal pour des raisons techniques, souligne Loïc Marrassé. Ça prendrait trop de bande passante et nous n'avons pas l'ADSL en pleine mer... » Si la Marine montre clairement sa « volonté de suivre l'évolution de la société », elle reste « une institution publique qui ne peut pas tout se permettre en matière d'interaction sur la Toile. Toutefois, la réflexion sur ce sujet existe ». Sur les 110 bâtiments de surface de la Force d'action navale, 57 ont déjà franchi le pas des « Journaux de bord ». Cette semaine, c'est la frégate de surveillance Floréal qui a demandé le droit de bloguer.

1. Si ces blogs existaient déjà avant ladite plateforme, chaque équipage devait alors se débrouiller avec les moyens du bord pour les faire héberger sur des sites privés.

-> http://jdb.marine.defense.gouv.fr     

Source Web / Var Matin