Hier soir, une petite délégation du Mistral était invitée à dîner chez un riche commerçant de Jeddah. Cet homme extraordinairement riche habite une maison très harmonieusement décorée avec des antiquités somptueuses. Une demeure de rêve dans un compte des mille et une nuits.
Le dîner ne
dépareillait pas, généreux et fin, mais sans
ostentation. Car c’est sans doute le plus important,
cet homme recevait de façon très humble et amicale,
avec une délicatesse exquise emprunte des vertus
d’accueil prônées par l’Islam. Il donnait ainsi une
très belle leçon d’hospitalité.
A bord, la journée a été marquée par la visite
d’industriels français venus vanter les mérites de
leurs produits au profit de militaires saoudiens.
Pendant ce temps, l’amiral et les commandants de
bâtiments sacrifiaient à la coutume des visites
officielles aux autorités portuaires et militaires
du lieu. A l’issue, le déjeuner officiel
traditionnel rassemblait autour de l’amiral quelques
notables de la ville ainsi que l’ambassadeur de
France en Arabie venu exprès de Riyad pour
l’occasion.
Pendant ce temps, l’équipage dégagé des contraintes
de représentation a pu découvrir la ville et ses
centres commerciaux si j’en juge par le nombre de
sacs et cartons montés à bord ou bien encore par la
prolifération de chaussures de sécurité apparues
depuis dans les uniformes.
Parmi les touristes du jour, Marie Babey et Ronan
Ollier, nos artistes POM (peintre officiel de la
Marine pour monsieur Ollier et photographe
officieuse du Mistral pour madame Babey) avaient
décidé de sortir de concert, comme frère et sœur
pour souscrire aux bonnes mœurs islamiques. Inquiets
de l’accueil qui serait réservé à leurs appareils
photographiques, ils sont revenus enchantés par leur
promenade. Les commerçants rencontrés se prêtaient
sans difficultés à leurs demandes de clichés, voire
en jouaient avec beaucoup de gentillesse.
Et puis ce soir, le coquetel traditionnel
rassemblait à bord une bonne partie de la population
française locale, facilement reconnaissable car
beaucoup étaient en tenues très « décontractées » et
tranchaient avec les belles tenues des arabes
invités.