Djibouti ne change guère d’une
escale à l’autre.
Ce dernier passage dans notre
port fétiche a donné à tous
l’occasion de s’aérer une
dernière fois avant de rentrer à
Toulon. En ville, les marins ont
honoré les rendez-vous
traditionnels, pris un pot sur
la terrasse de l’Historil, se
sont précipités à l’Etoile de
Kokeb pour déguster un « wat »
rassemblant toutes sortes de
viandes cuites à la yéménite et
ces crèpes un peu aigres en
guise de pain. D’autres ont
préféré l’ambiance surchauffée
chez Youssouf avec un bon
poisson sans chichi, ou tenté
leur chance pour trouver de la
langouste chez Ogoul… Les
adresses ne manquent pas !
Beaucoup sont également rentrés
avec des paniers, quelques
babioles dénichées aux « caisses
» ou d’authentiques œuvres
d’art. A bord, le travail n’a
pas faibli pour autant afin de
coordonner le départ de nos
dernières troupes embarquées,
mais également effectuer des
travaux de fond sur le matériel.
Ainsi, dès la nuit dernière,
deux techniciens de Toulon sont
intervenus pour réparer notre
guindeau en avarie. Ils ont
travaillé toute la nuit pour
chauffer la pièce défectueuse,
souder et polir. Dans la
journée, ils contrôlaient encore
le refroidissement progressif
qui garantit la tenue mécanique.
Dans la matinée enfin, des
spécialistes de l’aviation
légère de l’armée de terre basés
à Djibouti ont dépanné l’une de
nos Gazelle. Il faut dire
qu’aucun ennui technique n’est à
déplorer depuis le départ de
Toulon, ce qui en aéronautique
constitue une jolie performance.
Nos pilotes vont donc pouvoir
poursuivre les vols pour aider à
la connaissance du théâtre
maritime dans lequel nous
évoluons et augmenter les
qualifications des jeunes
pilotes.
Mardi 17 juin 2008
Ce matin, le
temps avait
changé. A
stationner
dehors pour
voir le
Surcouf
appareiller
avant nous
et suivre le
chargement
des palettes
de matériel
que nous
transporterons
en France,
les yeux
piquaient et
le vent déjà
chaud
brûlait ; le
Khamsin
s’est mis à
souffler,
qui charrie
du sable et
de la
poussière.
Il arrive
avec un
petit mois
d’avance,
tout comme
la mousson
en extrême
orient
lorsque nous
y étions.
Par
conséquent,
pour la
première
fois dans ce
port, le
Mistral a eu
recours à un
remorqueur
et un pilote
pour
appareiller.
Et
contrairement
à l’habitude
prise depuis
quelques
mois, le
nombre des
spectateurs
sur le pont
avait bien
diminué. Il
faut dire
que nous
sommes à
présent en
petit
comité. Peu
de temps
après avoir
retrouvé des
eaux libres,
le pont
d’envol
s’est animé.
L’Alouette a
tout d’abord
décollé pour
investiguer
les mobiles
éventuels
sur notre
trajet,
bientôt
suivie par
les deux
Gazelle
partant vers
la terre
pour un vol
tactique. Un
peu plus
tard, un
nouveau venu
s’est posé.
Il s’agit du
Panther du
Surcouf qui
venait
préparer
avec nous la
mission
d’escorte
dans le
détroit de
Bab el
Mandeb qui
ferme le sud
de la mer
Rouge.
Autant vous
dire que le
personnel de
pont d’envol
était fier
de compter
quatre
machines sur
le pont
pendant la
pause
méridienne.
Pendant ce
temps, le
BPC avançait
vers le Nord
Est afin de
retrouver la
frégate pour
une prise de
formation.
Nous avons
ainsi
navigué de
conserve à
travers le
détroit,
sans
véritablement
profiter du
paysage
compte tenu
du sable en
suspension
dans l’air.
Peu avant le
coucher du
soleil, les
deux
bâtiments se
sont
rassemblés
pour une
photo
souvenir.
Nous nous
sommes
quittés
après le
dîner pour
permettre au
Surcouf de
poursuivre
sa mission.
Dans la
soirée,
l’équipage a
pu suivre
l’allocution
du président
de la
République
sur le
réseau
télévisé et
radio du
bord. Les
conversations
s’en font
l’écho ce
soir alors
que r nous
filons vers
le Nord
entre l’Erythrée
et le Yemen,
après avoir
doublé les
îles Anish.