| Langkawi
(Malaisie)
29 mai au 2 juin 2008
Jeudi 29 mai
En raison du programme d’hier, la
journée du Mistral a commencé «
petit patin » par un branlebas
décalé à 09h00 et un gros poste de
propreté pour remettre le bâtiment
dans un état de propreté acceptable,
surtout dans les hangars où étaient
stockés le fret.
Sans nouvelles de l’attaché de
défense de Kuala Lumpur, nous nous
attendions à accoster demain matin
et avions prévu un après-midi
aéronautique, lorsque vers midi un
coup de téléphone nous annonça que
le quai était à nous. Nous avons
donc une fois de plus bouleversé le
programme et accosté au quai des
paquebots de Langkawi vers 17h00.
L’arrivée était magnifique et pour
ceux qui connaissent ou ont vu des
images de la baie mythique d’Along
au Vietnam, cela y ressemble un peu.
De très nombreux îlots se dressent
dans la mer et ouvrent des
perspectives chaque minute
différentes à mesure que l’on
avance. Que dire alors des
éclairages variés selon la position
du soleil ! Décidément, cette escale
tant attendue s’annonce sous les
meilleurs auspices… Et je ne suis
sans doute pas le seul à le penser
si j’en juge par l’envolée de
moineaux, sitôt la libération des
permissionnaires ! Objectif repos !
Signé :
Gilles Humeau
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Vendredi 30 mai
Je vous
assure que le marin est très militaire. J’avais
donné pour consigne à l’Equipage de se reposer, et
il le fait. Pour preuve, la fréquentation de la
cafeteria est dérisoire et le tableau des cartes «
Mistral » à la coupée qui trahit les marins présents
à bord est quasi-vide… Beaucoup ont saisi l’occasion
d’une escale hors saison pour louer à bon prix des
chambres d’hôtel, se mettre « au vert » et se
détendre.
L’île est
principalement couverte par une jungle luxuriante
parcourue par des routes en très bon état. Kuah, la
ville principale, ne présente d’autre intérêt que
ses « duty free shops » ou se vendent principalement
du tabac et des alcools. La côte ouest regorge
d’hôtels et d’échoppes vendant toutes les mêmes
batiks, cotonnades et chemises à l’effigie de l’île.
Les nombreuses étales de souvenirs regorgent
d’objets déclinant de mille manières l’usage des
noix de coco ou du bambou. Au Nord, la côte est
sauvage et peu attrayante, à l’exception du parc
naturel de mangroves et d’îlots ressemblant un peu à
la baie d’Along au Vietnam. Ce matin, un groupe
d’officiers mariniers supérieurs cyclistes s’est
élancé pour un tour de l’île, emmené par le
capitaine d’armes et le premier maître Sonnette,
d’autres ont préféré profiter du beau temps pour
monter au sommet du téléphérique et admirer le
panorama de Langkawi sous leurs pieds. Seul bémol
peut-être, la chaleur étouffante et humide laisse
augurer de beaux orages pour bientôt !
Signé :
Gilles Humeau
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Samedi 31 mai
Cette deuxième journée d’escale
a ressemblé à celle d’hier.
Chacun a pu découvrir une autre
partie de Langkawi sous un
soleil de plomb, mais dans une
atmosphère plus supportable. Les
pluies de la nuit ont été
bénéfiques. La rubrique sportive
a été alimentée par l’expédition
des maîtres principaux Cousquer
et Sonnette en VTT. A vouloir
trouver des chemins ardus, ils
ont renoncé dans la jungle face
aux cohortes de singes parfois
agressifs !
Plus tranquilles, quelques uns
ont découvert en bateaux les
horizons chaque minute
renouvelés du « Geopark ».
D’autres ont préféré la langueur
d’un après-midi à la plage avant
de déguster une de ces soupes
thaïlandaises très épicées, mais
pleines de saveurs ou la
citronnelle se marie au piment
frais et au gingembre. Mais
surtout, j’ai été frappé par le
nombre de scooters loués qui
stationnent ce soir devant la
coupée du Mistral. Nous
déplorons bien quelques chutes,
mais heureusement sans gravité.
Enfin, dans l’après-midi, les
premiers élus au départ ont
quitté le bord. Parmi eux,
quelques officiers de l’état
major, mais aussi le
quartier-maître Cosson qui
rejoint sa nouvelle affectation
aux Antilles, et le second
maître Guiteau qui défendra nos
couleurs à l’oral d’admission à
l’école navale. Bon courage à
lui !
Signé :
Gilles Humeau
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Dimanche 1er juin
Déjà l’avant
dernier jour d’escale et il reste encore trop
d’endroits à découvrir ou revoir pour se lasser de
l’île.
La journée a
été rythmée par d’énormes grains tropicaux qui ont
surpris nombre d’entre nous par leur violence et la
quantité d’eau qu’ils déversent. Fort heureusement,
l’eau est tiède, mais, sous pareil déluge, les
cyclistes motorisés ou non ne sont pas à la fête…
Dans l’après-midi, l’équipe de cinéastes et
photographes de l’ECPAD, qui a pris les images que
vous avez pu voir à la télévision depuis notre
escale de Chennaï, est partie vers la France. Nous
avons ainsi appris que leur billet d’avion avait
coûté six fois moins cher que ceux qui ont été pris
pour les marins au même moment ! Incompréhensible.
Ce soir, j’ai rencontré à bord l’adjudant chef Juge
et le sergent Nourissaud de la première brigade
logistique, qui devisaient sur le pont d’envol. Dans
la discussion, j’ai compris qu’ils avaient confondu
le 2 et le 3 juin ! Ils étaient donc surpris
d’apprendre qu’une nouvelle journée d’escale
s’ouvrait à eux ! Comme nous, ils avaient perdu la
notion du temps, systématique à force de vivre sans
coupure dans un univers invariable. Il faut, pour
s’en affranchir, s’accrocher aux dates ou au jour de
la semaine pour conserver des repères.
Signé :
Gilles Humeau
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Lundi 2 juin
Ce matin, l’embarquement de
vivres frais s’est déroulé,
comme de coutume, sans la corvée
de vivres que connaissaient nos
anciens…
Les commis étaient à l’œuvre
avant de se lancer comme les
autres dans les délices d’une
dernière journée libre. Dans
l’après-midi en revanche, les
premiers taxis sont venus
déverser leurs lots de marins
chargés de gros sacs ; fin
d’escale. Parallèlement, nous
avons salué l’amiral Hinden qui
rentre en France accompagné de
marins pompiers de Marseille. Je
crois qu’il s’était fait au
Mistral et aurait bien aimé
rester avec nous mais, hors
opération, les amiraux sont sans
doute plus utiles en métropole.
Le bord s’est ainsi coloré de
visages resplendissants et
hâlés, signe indubitable de la
réussite de l’escale pour eux.
Ce soir, je prie le ciel que
personne ne manque à l’appel
demain matin, mais surtout que
les dernières heures ne soient
pas endeuillées par quelque
imprudence sur les routes. Le
médecin appréciera de ne pas
avoir à exercer ses talents
cette nuit. Demain, branlebas
05h30 !
Signé :
Gilles Humeau
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