A bord du Mistral
Remerciements traduction
par Rédacteur en chef
(portail des sous-marins)
Publié le 10 mai 2007, dernière mise à jour le 10 mai 2007.
Le bruit des hélicoptères
manoeuvrant au-dessus du pont du Mistral (22.000 tonnes, 199 m de
long) accompagne notre bref voyage depuis la plage, secoués à bord
d’un engin de débarquement transportant des véhicules blindés et des
légionnaires du 2è Régiment Étranger d’Infanterie de la Légion
Étrangère.
Nous glissons
facilement à l’intérieur du radier du bâtiment dans un nuage de
fumée bleue laissée par les véhicules pendant qu’ils montent la
rampe arrière (il y a aussi des rampes latérales). Le radier peut
accueillir 2 LCAC [1]
“bien que la France n’en ait aucun, mais pour des raisons
d’interopérabilité, nous devions pouvoir les accueillir,” explique
le commandant Gilles Humeau, notre hôte pour la journée, accommodant
et plein d’humour.
Il nous
accueille à bord du BPC [2]
dont il plaisante en disant que cela peut aussi vouloir dire :
bâtiment pas cher. Le programme BPC pour le
Mistral et son jumeau le Tonnerre,
qui effectue actuellement ses premiers essais à la mer, a coûté
"seulement" 685 millions d’€ [3]
— à peu près le prix que l’US Navy paye pour un seul LPD-17 [4].
La Marine
Nationale a reçu le bâtiment en mars 2006 et, bien qu’il soit
désormais opérationnel, il est toujours en train d’effectuer ses
essais à la mer qui avaient été retardés parce que le Mistral a été
utilisé pour évacuer 1.000 civils du conflit entre l’Armée
Israélienne et le Hezbollah en juillet 2006.
Le navire
hôpital de niveau 3 (le seul autre bâtiment du même niveau en Europe
est Allemand), complet pour cette opération, était étrangement calme
le jour où nous l’avons visité. Réparti sur 3 niveaux et équipé
d’une unité de décontamination NBC [5],
l’hôpital a 69 lits (50 pour les soins intensifs), 2 salles
d’opération qui peuvent fonctionner simultanément, une unité
dentaire (le médecin effectue les soins dentaires à bord) et peut
envoyer des radios, des électro-cardiogrammes, etc. à des hôpitaux à
terre par internet.
Mais les soins
médicaux ne sont pas sa principale mission. “Ce bâtiment n’a pas une
mission,” explique le CV Humeau. “C’est une juxtaposition de
plateformes différentes : le couteau suisse des forces navales
Françaises,” dit-il en riant. Il transporte aussi du matériel, des
hélicoptères et un centre de commandement à grande échelle. “Il y a
beaucoup de place, en grande partie grâce à ses pods de propulsion
électriques qui libèrent une place phénoménale à bord parce qu’on a
pas besoin d’arbre d’hélice, il y a seulement des câbles
électriques,” dit le CV Humeau.
Il nous emmène
visiter un vaste hangar vide de 900 m² dans lequel 850 m² peuvent
être transformés avec des panneaux que l’on fixe au sol en ce dont a
besoin la force multinationale ou le poste de contrôle. “Il y a 180
prises et stations de jeu ici et nous pouvons communiquer à 10
Megabits/seconde, comparés aux 2 Mbps sur le
Charles de Gaulle.”
Les larges
coursives sont peu fréquentées. Il n’y a que 160 membres d’équipage.
“L’Amiral Fitzgerald, commandant de la 2è Flotte US, m’a dit qu’il
aurait mis un équipage de 500 personnes à bord,” sourit le CV Humeau.
Et si la Marine Australienne devait acheter le navire, ils
mettraient 1.000 personnes (y compris les troupes embarquées) à
bord.
Par conséquent,
l’équipage dispose du niveau de confort que l’on trouve sur les
paquebots. Les 15 officiers ont chacun leur propre cabine spacieuse
avec un bureau intégré et une salle de bains. Les marins sont à 4
par cabine.
Les conditions
pour les troupes embarquées sont relativement spartiates “mais c’est
plus confortable que dans nos casernes,” indique le lieutenant
Jean-Pierre Royet de la Légion Étrangère que partage une cabine avec
son adjoint, pendant que 4 sous-officiers supérieurs en partagent
une autre et que les soldats sont 6 par cabine.
— Christina
Mackenzie
Notes :
[1]
Landing Craft Air Cushion : engins de
débarquement sur coussin d’air.
[2]
Bâtiment de protection et de commandement
[3]
NDT : pour 2 navires.
[4]
Transport de chalands de débarquement actuellement en construction
pour l’US Navy.
[5]
Nucléaire, Biologique et Chimique.
Référence :
ICI
15 photos : ICI (avril 2007)
|