Le BPC : un outil de
projection et de commandement d’un nouveau genre
A bord du Mistral,
250 stations de travail SICA avaient été déployées ainsi que cinq
SAMGD (Station Aménageable Mobile de Grandes Dimensions)
embarqués spécialement pour l'exercice afin de tester leur
compatibilité avec l’infrastructure de bord. Les effectifs engagés
dans cet exercice d’un nouveau genre étaient de 350 environ, plus
l’équipage du BPC.
Imposants par leur taille et
leur silhouette de petit porte-avions, les deux BPC dont dispose la
Marine nationale se différencient nettement, en terme de "
performances amphibies ", des autres bâtiments dont elle dispose.
Les conditions d’accueil et de logement des troupes sont d’un
standard très élevé et la taille des différents hangars qui permet
de transporter (hors radier) un volume de matériel, de véhicules et
d’équipements plus de trois fois supérieur celui qu’offre les TCD
actuels. Enfin, le dimensionnement du hangar hélicoptères et du pont
d’envol, avec ses six spots, permet d’envisager une mise en œuvre
massive d’hélicoptères et donc de privilégier la projection par la
troisième dimension.
Avec l’arrivée du BPC
Mistral, le service de santé de la force d’action navale va
disposer, pour la première fois à la mer, d’une capacité de
traitement et d’hospitalisation de blessés pouvant être assimilée à
celle d’un hôpital de campagne multidisciplinaire.
C’est l’application du
concept de " sea basing ".
Ainsi, le Mistral
pourra accueillir simultanément huit blessés en réanimation et
dispose de deux blocs opératoires, de sept lits de soins intensifs,
et surtout de 62 lits d’hospitalisation qui peuvent être portés à
plus d’une centaine.
Ces capacités hospitalières,
conçues spécifiquement pour le soutien des opérations amphibies,
pourraient également être mises au service des actions humanitaires
de la France.
L’exercice EXENAU 2007
mettait donc en œuvre au niveau opératif (théâtre), un PC de force
(CJTF HQ / EMIA-FE) comprenant des renforts venus d’autres armées
françaises. Des représentants des pays de l’Union européenne
disposant également d’un PC de force européen avaient été également
invités à participer à l’exercice (Allemagne et Italie).
Le scénario se déroulait au
cœur d’un immense archipel situé au milieu de l’océan Atlantique et
composé de six pays fictifs. Des " country books " reprenaient un à
un ces pays, pour en fixer toutes les caractéristiques influant sur
la manœuvre (météo, routes, population, institutions…).
Pour conduire l’exercice, la
direction de l’exercice disposait :
- d’une direction de
l’animation comprenant des cellules spécialisées (animation " haut "
et " bas ", simulation de l’environnement, …) ;
- d’une équipe d’analyse et
d’évaluation ;
- d’une cellule d’accueil
des visiteurs et autorités ;
- de moyens de soutien
(centre d’accueil, véhicules, santé, …) confiés à la Base navale de
Toulon.
Durant les quinze jours
qu’ont duré l’exercice (dont quatre jours en mer), l’état-major
opératif a pu tester ses procédures, mené sa manœuvre, parallèlement
aux activités quotidiennes du BPC, dont quelques exercices d’alerte
qui sont venus ponctuer le quotidien. Au final, une moisson
d’enseignements tirés, qui seront utiles pour les engagements à
venir de l’EMIA-FE .