PARIS (Reuters) - La France a
décidé d'envoyer 1.500 tonnes d'aide à la Birmanie par
la voie maritime, pour tenter de porter secours aux
victimes du cyclone Nargis, a annoncé le ministre des
Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Cette aide est actuellement
achetée par la France et sera embarquée sur un navire de
la marine nationale française, le Mistral, dans le port
de Chennai, en Inde, d'où il pourrait partir samedi soir
ou dimanche, a-t-il dit après un entretien entre le
président Nicolas Sarkozy et des représentants
d'organisations humanitaires au Palais de l'Élysée.
"Si tout va bien, environ
mercredi, il pourrait y avoir 1.500 tonnes (d'aide) qui
arriveraient", a expliqué Bernard Kouchner. "Le problème
est de savoir où elles arriveront et comment elles
seront distribuées (...) L'idéal c'est évidemment de
passer par les ONG (...) pour que ce soit elles qui, au
moins, supervisent la distribution."
Nicolas Sarkozy avait auparavant
évoqué cette question avec des représentants de la Croix
rouge française, de Médecins du Monde, d'Action contre
la faim et d'Info Birmanie, conduits par l'actrice et
chanteuse d'origine britannique Jane Birkin, très
impliquée dans la défense des droits de l'homme en
Birmanie.
Le Mistral, navire dit de
projection et de commandement, participait à des manoe
vres avec les marines indienne et britannique. Il est
escorté par une frégate.
Il emporte des hélicoptères, que
le gouvernement français voudrait également utiliser
pour acheminer l'aide dans les endroits les plus
difficilement accessibles.
La France pourrait louer
d'autres hélicoptères pour compléter cette flottille, a
précisé Bernard Kouchner.
"UN TRISTE JEU"
Les autorités birmanes
n'accordent pour le moment qu'au compte goutte des visas
aux organisations humanitaires et veulent procéder à la
distribution de l'aide proposée par des pays étrangers.
Prié de dire si la France
pourrait se résoudre à ce que les autorités birmanes
distribuent elles-mêmes l'aide acheminée par le Mistral,
Bernard Kouchner a répondu : "Nous préférons ne pas
envisager cette hypothèse."
"Mais comme nous achetons du
matériel qui ne sera pas périssable, nous avons prévu
qu'il pourrait attendre un petit peu. Mais pendant ce
temps-là, les gens n'attendent pas", a-t-il ajouté. "Ce
n'est pas seulement un jeu politique. C'est même un
triste jeu."
Le gouvernement français a
demandé des autorisations et des visas pour les
volontaires humanitaires.
"Il est évident que si nous
n'avons pas d'autorisation, on prend un gros risque en
achetant. Mais si on ne prend pas le risque, les gens,
pendant ce temps-là, meurent", a souligné le ministre
des Affaires étrangères.
Selon Antoine Peigney, directeur
des relations et des opérations internationales de la
Croix rouge française, qui faisait partie de la
délégation, Nicolas Sarkozy a par ailleurs annoncé
l'envoi par la France d'un avion d'aide d'urgence -
nourriture, matériel de traitement de l'eau, bâches,
etc., à la Birmanie, dès que les autorisations seront
délivrées.
Emmanuel Jarry /
Source France soir
Communiqué Gouvernement
Birmanie : communiqué de M. Bernard
Kouchner
Depuis le premier jour de la catastrophe qui a
touché la Birmanie avec une ampleur comparable à
celle du Tsunami, faisant sans doute plus d'une
centaine de milliers de morts et plus d'un million
de personnes déplacées, j'ai demandé que le
ministère des Affaires étrangères et européennes
mobilise tous les moyens nécessaires pour porter
assistance au peuple birman tragiquement affecté par
le passage du cyclone Nagis et apporte son soutien
aux ressortissants français et européens présents
dans le pays - la France assurant actuellement en
Birmanie la présidence tournante de l'Union
Européenne.
Notre
ambassade à Rangoun qui a été immédiatement
mobilisée est en cours de renforcement. Les services
de l'ambassade avaient pu prévenir les membres de la
communauté française de l'arrivée imminente du
cyclone. C'est sans doute grâce à ces
recommandations que notre communauté sur place doit
de ne déplorer, à ce jour, aucune perte. Notre poste
reste en contact permanent avec l'ensemble de nos
compatriotes et se mobilise pour leur apporter toute
l'aide possible. A Paris, nous avons activé une
cellule de crise pilotée par le ministère des
Affaires étrangères et européennes et associant le
ministère de la Défense et le ministère de
l'Intérieur (sécurité civile) qui se réunit
quotidiennement pour évaluer la situation et
coordonner l'action française. Une concertation
quotidienne est également menée par le ministère
avec les ONGs françaises présentes en Birmanie ou
souhaitant s'y impliquer ainsi qu'avec la
Croix-Rouge Française et la Fondation de France.
Les actions
menées dans ce cadre par la France sont
principalement :
- la mise à
disposition d'une première enveloppe de 200 000
euros que nous avons désormais portée à 2 millions
d'euros, au profit notamment des ONGs françaises
déjà présentes dans le pays, et en fonction des
conditions de distribution de cette aide. Par
ailleurs les particuliers ou les entreprises qui
souhaitent adresser des dons aux ONG (dont MDM, ACF,
AMI , Care France, EMDH et Partenaires) qui ont des
équipes sur place, ainsi qu'à la Croix Rouge
Française ou la Fondation de France, peuvent le
faire directement au travers de leur site internet.
-
l'ouverture d'une ligne téléphonique activée 24h sur
24 h destinée aux familles des ressortissants
français présents en Birmanie lors du cyclone
(0143178686)
- l'appui
aux démarches entreprises par les ONGs auprès des
autorités birmanes pour faciliter leur accès aux
victimes, que ce soit en ce qui concerne la
délivrance de visas ou la possibilité d'acheminer
des moyens de première nécessité.
- la
préparation de l'envoi d'avions affrétés par la
France à partir du territoire national mais aussi
d'aéroports proches de la Birmanie, avec à leur bord
du matériel humanitaire. Un premier avion français
acheminant notamment du matériel de la Croix Rouge
Française (système d'épuration d'eau) et d'Action
contre la faim (ACF) pourrait partir très
rapidement, dès lors que les autorisations
d'atterrir et les garanties nécessaires sur la
réception et la distribution impartiale de cette
aide auront été fournies par les autorités birmanes.
- En
concertation avec le ministère de la Défense, la
mise à disposition de bâtiments de la Marine
nationale présents dans la zone, qui devaient
effectuer un exercice commun avec les armées
indiennes et britanniques, et notamment le navire
Mistral. Ce bâtiment de projection et de
commandement, actuellement en attente de chargement
à Chennai (Madras), a une importante capacité de
transport d'environ 1.500 tonnes de matériels et des
moyens médicaux d'urgence (équipe médicale et
capacité d'hospitalisation). Le fret humanitaire,
dont l'embarquement sera coordonné par l'ambassade
et des sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile,
pourrait être réceptionné et distribué aux
populations par le Programme Alimentaire Mondial,
dont des équipes sont déjà présentes en Birmanie.
J'appelle de
nouveau solennellement les autorités birmanes à
lever toutes les restrictions au libre acheminement
de l'aide par les canaux les plus efficaces. Les
organismes spécialisés des Nations unies et les ONGs
doivent pouvoir avoir immédiatement accès aux
victimes. Faire face aux souffrances humaines, où
qu'elles soient, c'est le sens même de cette «
responsabilité de protéger », acceptée par la
communauté internationale et initiée par la France.
C'est ce que nous avons souhaité rappeler au Conseil
de Sécurité des Nations unies.
Enfin, je
souhaite rappeler que les collectivités
territoriales qui souhaitent manifester leur
solidarité avec les populations touchées par une
crise humanitaire à l'étranger ont la possibilité de
verser une contribution sur le fonds de concours de
la Délégation à l'Action Humanitaire, par virement
auprès de la Trésorerie Générale pour l'Etranger,
sur le fonds de concours « 011-6-008 : contribution
de tiers au profit de l'aide d'urgence aux victimes
de catastrophes naturelles et de conflits à
l'étranger ».
10 mai 2008
Birmanie: la France distribuera
l'aide humanitaire "par ses propres canaux", affirme
Kouchner
PARIS — "Il n'est pas question" de
fournir une aide humanitaire directe à
la junte birmane et la France
distribuera les 1.500 tonnes de matériel
d'aide d'urgence destinés aux sinistrés
du cyclone Nargis "par (ses) propres
canaux", indique le ministre des
Affaires étrangères Bernard Kouchner
dans une interview publiée samedi sur le
site internet du "Figaro".
"Il n'est pas question de fournir une
aide directe à la junte, même si elle
l'accepte", affirme le chef de la
diplomatie française, confirmant l'envoi
prochain du "Mistral", "un gros navire
chargé de 1.500 tonnes de vivres et de
matériels achetés sur les fonds du Quai
d'Orsay".
"Les aides seront distribuées
directement aux sinistrés par des petits
bateaux à fond plat ou par hélicoptères
par les personnels du navire ou par les
ONG françaises déjà sur place", explique
Bernard Kouchner, pour qui "il y a
urgence". "Nous avons décidé d'agir sans
attendre, pour être prêts quand
l'autorisation des autorités birmanes
arrivera".
Il confirme par ailleurs que la France
continue de vouloir faire adopter par le
Conseil de sécurité de l'ONU une
résolution permettant d'intervenir en
Birmanie malgré l'interdiction de la
junte, au nom de "la responsabilité de
protéger les populations en danger".
"Pour l'instant, la proposition
rencontre des résistances", reconnaît le
ministre, "mais nous allons insister et,
peu à peu, nous obtiendrons des
résultats". Estimant que "déjà les
choses changent", il rappelle que la
proposition de Paris "a des soutiens
forts comme celui, aujourd'hui, de la
chancelière allemande Angela Merkel".
"Nous ne pouvons pas reculer. "C'est de
la survie de millions de personnes dont
il est question", estime-t-il, avant de
conclure: "Il ne faut surtout pas cesser
nos efforts avec ce régime qui est
capable de tout, même de maintenir un
référendum constitutionnel en pleine
catastrophe naturelle, ce qui est, je
pense, unique dans les annales".
Sous la pression internationale, la
junte au pouvoir en Birmanie a accepté
vendredi la venue d'un unique
avion-cargo américain. Deux avions de
l'ONU devaient arriver ce samedi pour
apporter de l'aide aux victimes du
cyclone Nargis, qui a fait au moins
60.000 morts et disparus et plus d'un
million de sans-abri. L'arrivée de trois
jours de fortes pluies prévue en fin de
semaine prochaine risque encore
d'aggraver la situation.
Source Web
11 mai 2008
La France retire un navire d’un
exercice avec la marine indienne
La France a retiré son gros bâtiment
de transport amphibie, le Mistral,
de l’exercice franco-indien Varuna
qui se déroule actuellement au large
de Vishakapatnam afin d’envoyer des
secours humanitaires au Myanmar
dévasté par un cyclone.
Le Mistral
se trouvait dans les eaux indiennes
pour participer à l’exercice avec le
navire de débarquement équivalent de
la marine indienne, l’INS
Jalashwa, aux côtés
d’autres bâtiments de guerre,
lorsque le gouvernement français a
pris la décision de l’envoyer au
Myanmar.
Le Mistral,
qui peut transporter 16 hélicoptères
lourds, 4 engins de débarquement et
le tiers d’un régiment mécanisé, va
charger à Chennai des secours avant
de se diriger samedi soir ou
dimanche matin vers le Myanmar. Il
transportera environ 1.500 tonnes
d’aide pour le Myanmar, dévasté par
la furie du cyclone Nargis.
Outre le
Mistral, la
taskforce française participant
à l’exercice Varuna comprend la
destroyer lance-missiles
Dupleix
et la frégate britannique
Westminster.
"L’exercice va se poursuivre sans le
Mistral,"
a précisé un responsable.
L’exercice de 8 jours, qui doit se
terminer le 16 mai, verra les 2
parties s’entraîner à la lutte
anti-sous-marine et à des opérations
d’interdiction maritime et de visite
de navires.
Vidéo /
Source Web
Bernard Kouchner a
annoncé vendredi 9
mai l’envoi vers la
Birmanie d’un bateau
de la marine
française, chargé de
1.500 tonnes de
produits et de
matériels pour aider
ce pays touché par
un cyclone
meurtrier, qui
pourrait y "arriver
mercredi ou jeudi".
13 mai 2008 /
Meretmarine
Après le passage du
cyclone Nargis, qui
a dévasté une partie
de la Birmanie, la
France a décidé de
dérouter le bâtiment
de projection et de
commandement
Mistral. En exercice
en océan Indien avec
la frégate Dupleix
et la marine
indienne, le BPC a
reçu l'ordre de se
tenir prêt à aider
les populations
sinistrées. Pour
cela, le Mistral va
embarquer dans le
port indien de
Chennaï
(anciennement
Madras) une
importante cargaison
de fret humanitaire.
Celle-ci se compose
« des produits de
première nécessité
destinés à la survie
d'environ 60.000
personnes pendant
deux semaines »,
précise le ministère
de la Défense.
Quelques 400 tonnes
de riz, 10.000
jerricans d'eau de
20 à 30 litres,
400.000 tablettes de
dépollution de
l'eau, 20.000 bâches
de protection,
10.000 moustiquaires
et 10.000 ustensiles
de cuisine
(gamelles) vont être
stockés à bord du
navire de la Marine
nationale. Le
Mistral emportera
également
l'équivalent de
60.000 euros de
médicaments de
premiers secours,
adaptés à l'urgence
de la situation en
Birmanie
(antalgiques,
antibiotiques,
antiseptiques...)
Le Mistral conduira
les opérations de
chargement de fret
humanitaire dans les
prochains jours dans
le port de Chennaï.
Il appareillera pour
les côtes birmanes à
l'issue de ces
opérations. Reste
toutefois le
problème du feu vert
de la junte
militaire au pouvoir
en Birmanie. Après
les problèmes
rencontrés par les
avions chargés
d'aide humanitaire,
qu'en sera-t-il du
navire de guerre
français ? « Les
modalités de
délivrance de l'aide
humanitaire sont
toujours en cours de
définition en
liaison avec les
autorités birmanes
et les organisations
humanitaires »,
explique le
ministère.
Long de 199 mètres
pour un déplacement
de 21.500 tonnes en
charge, le Mistral a
été livré en 2006
par DCNS.
Spécialement conçu
pour les opérations
amphibies, il peut
embarquer 450
soldats, 70
véhicules et 4
chalands de
débarquement. Le
navire est en outre
doté de très
importantes
installations
aéronautiques, lui
permettant de mettre
en oeuvre 16
hélicoptères, dont 6
simultanément. Il
abrite en outre un
centre de
commandement et un
vaste hôpital, avec
blocs chirurgicaux
et 70 lits.
L'intérêt de ce type
de bâtiment avait
été illustré à l'été
2006 lorsque le
Mistral avait assuré
l'évacuation de
plusieurs milliers
de ressortissants au
Liban. La France
dispose d'une
seconde unité de ce
type, le Tonnerre,
un troisième BPC
ayant un temps été
envisagé pour
remplacer la Jeanne
d'Arc.
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