Page d'accueil

Mistral

Musée FUSCO

Lorient

Flottille

Amphibie

TCD

Orage

TCD

Ouragan

Les

LST

Les

BDC

BTS

Bougainville

TCD

Siroco

BPC

Tonnerre

TCD

Foudre

Les

BATRAL

BPC

Dixmude

LSD

Foudre

 

 

Actualités

 

2008

Spécial Birmanie

 

Partie 1  -  Partie 2  -  Info autre blog  -  Partie 3  -  Partie 4  - Partie 5

 

Autre blog sur la Toile du Net

Source Blog / Nouvel Observateur Lien Web  /  Photos de Ludovic Picard

 

Vendredi 16 mai 2008

 

Cap sur la Birmanie

 
 

 

Le bâtiment de la Marine nationale Mistral a quitté le port de Chennai en Inde hier à 1h00 du matin.

Le navire fait route vers la Birmanie avec à son bord 1 000 tonnes de fret humanitaire destiné à venir en aide aux victimes du cyclone Nargis. Une cargaison permettant d’assurer l’approvisionnement en eau et en nourriture de 100 000 personnes pendant quinze jours, de fournir des abris pour 60 000 sinistrés et de répondre aux besoins médicaux les plus urgents grâce à un stock de médicaments de premiers secours adaptés à l’urgence en Birmanie (antalgiques, antibiotiques, antiseptiques).

Aujourd’hui, l’équipage du Mistral souffle après plus de vingt-quatre heures non-stop consacrées au chargement de denrées alimentaires et matériels de premières nécessités pour les rescapés du cyclone.

Malgré des vents forts et une mer agitée, le Mistral prévoit d’arriver devant les côtes du Myanmar demain midi.

Retour en arrière. Dans la nuit du 2 au 3 mai, le cyclone Nargis frappe le Myanmar. Le Mistral se trouve alors dans le golfe du Bengale, il se dirige vers l’Inde.

Le navire se prépare à conduire un exercice en collaboration avec les marines indienne et les britannique. Scénario de cet exercice : un groupe de bâtiments de marines alliées interviennent dans une zone sinistrée par une catastrophe naturelle pour venir en aide à ses victimes.

En effet, une des missions principales du BPC Mistral (Bâtiment de Projection et de Commandent) est celle de mettre en œuvre l’assistance à des populations en « projetant » de la solidarité par voies aériennes, grâce à sa plate-forme hélicoptère, ou maritimes, en utilisant ses chalands de transport pour débarquer directement sur des plages.

Dès les premières annonces des dégâts provoqués par le cyclone, le personnel embarqué s’interroge sur un possible « détournement ». La présence du Mistral dans la région, et le thème de l’exercice qu’il s’apprête à conduire, sont vécus comme un signe.

Commence alors une veille attentive des informations diffusées par les médias. La volonté du personnel embarqué de venir en aide aux Birmans sinistrés s’intensifie à mesure de la multiplication des chiffres dramatiques avancés. Très vite, devant l’ampleur de la catastrophe, l’ordre est donné par le gouvernement.

Le Mistral se retire de l’exercice international programmé pour se consacrer à la mise en oeuvre d’une aide humanitaire en faveur des victimes du cyclone Nargis.

 

Mardi 13 mai, 22h00. Le navire accoste à Chennai.

Sur le quai, 400 tonnes de riz, 400 000 tablettes de décontamination de l’eau, 20 000 bâches, 10 000 moustiquaires, 10 000 jerricans et autant d’ustensiles de cuisines sont entreposés dans des hangars.

Le défi à relever pour les 300 militaires embarqués à bord du Mistral est de charger plus de 1 000 tonnes de fret au plus vite. A peine la coupée posée, une première équipe investit les entrepôts pour conditionner et mettre sur palettes le matériel.

 

La cadence est aussitôt lancée. La volonté est affichée : il faut accomplir la tâche aussi vite que possible. Au milieu de la nuit, une relève permet aux premiers apprentis « palettistes » d’aller dormir quelques heures. Au petit matin, la mise en route des grues du port lance le début du chargement.

Dans les entrailles du vaisseau comme sur le quai, la chaleur est étouffante. Les températures atteignent 38° à l’ombre avec un taux d’humidité record, il n’y a pas d’air, les corps ruissellent. Toute la journée, les équipes se relaient et le rythme reste très soutenu.

Energie et motivation sans faille sont au rendez-vous : chacun a conscience du caractère extraordinaire de la mission confiée au Mistral.

 

Mercredi 14 mai, minuit. « Dans dix minutes tout doit être rangé » annonce le capitaine de vaisseau Gilles Humeau, commandant du Mistral.

Les derniers sacs de riz viennent d’être entreposés à bord. Les hangars du bateau sont remplis, ceux des quais vidés. Le transfert des 1 000 tonnes de fret terminé, le navire est prêt à appareiller.

 L’arrimage de tout le matériel embarqué sera vérifié pendant l’appareillage, le personnel regagne son poste de manœuvre, la coupée est levée et les amarres sont larguées.

Cap au nord-est, tout droit vers la Birmanie. L’équipage se couche épuisé mais fier du travail abattu et, plus que jamais, investi dans cette mission exaltante. Dans quelques heures, le Mistral naviguera au large de la Birmanie. Les jours qui attendent l’équipage sont encore parsemés d’inconnues. Les modalités de délivrance de l’aide humanitaire ne sont pas arrêtées, le temps passé dans la région birmane n’est pas défini, les missions qui nous serons confiées peuvent évoluer.

Toutes les options sont étudiées et les marins sauront s’adapter au mode d’action choisi. Cette capacité d’adaptation est au cœur de leur métier. Ils doivent en permanence se configurer et se re-configurer face aux éléments, qu’ils soient météorologiques, climatiques, géopolitiques ou diplomatiques.

(Source - Marie-Dominique Broudin, à bord du Mistral).

 

Samedi 17 mai, 7h00. Le mistral se réveille devant la Birmanie. Il n’aura fallu que deux jours pour traverser le Golfe du Bengale. La météo a été moins capricieuse que celle annoncée au départ de Chennai. Après trois jours de course contre la montre, entre l’embarquement des 1 000 tonnes de fret en un temps record et le transit à vitesse maximale, le bateau est stoppé net, à 22 kilomètres des côtes birmanes, hors des eaux territoriales.
Le ciel est maussade et couvert. Au milieu de cette brume, impossible de voir la côte. Seuls les radars confirment : nous naviguons à une heure de mer de l’entrée du détroit de l’Irrawaddy, zone la plus touchée par le cyclone.
L’équipage reste serein, bien conscient des tractations diplomatiques en cours et surtout de son incapacité à agir ou influer sur leur dénouement.
La junte birmane refuse de donner son accord pour que le Mistral s’approche des côtes afin de délivrer le fret embarqué aux ONG présentes sur place.
Le bateau adopte un nouveau rythme : il s’installe pour durer… « le moins longtemps possible ! » (cri du cœur de l’équipage entier).

Dimanche 18 mai, 11h00.
Malheureux hasard du calendrier, le week-end est prolongé en Birmanie. On célèbre « la fête de la lune ». Toutes les administrations sont donc fermées lundi, et nous ne nous faisons aucune illusion, si décision doit être prise, elle ne le sera pas avant mardi.

Lundi 19 mai, 18h00. L’annonce ce soir des trois jours de deuil national au Myanmar nous fait craindre une nouvelle paralysie des administrations et du gouvernement birman jusqu’à vendredi. Nous restons mobilisés, nous devons être prêts à l’instant même où la situation se débloquera, quels que soient les choix qui seront faits par le gouvernement et la communauté internationale. Nous étudions donc toutes les options qui pourraient se présenter, tous les modes de débarquement de notre fret possibles. Nous envisageons tous les scénarii.

Mardi 20 mai, 10h00.
L’attente devient éprouvante pour certains. L’incompréhension grandit. Les médias rendent compte de témoignages terribles sur les dégâts engendrés par le cyclone. L’évocation des dangers du développement d’épidémies, des cas de sous-nutrition aigues, de populations n’ayant encore reçu aucune aide, nous font frémir.
A bord, nous observons les palettes de sacs de riz, les montagnes de bidons de jerricans, les litres d’eau potable disponibles. A cet instant, et bien qu’on les sache essentielles, peu nous importe alors les considérations politiques… nous faisons le voeux (naïf ?) que toute cette aide arrive au plus vite à ceux qui en ont besoin.
En attendant que tombent des décisions géopolitiques qui nous dépassent, le Mistral continue à naviguer en eaux internationales. Au sein de l’état-major, les équipes des services civilo-militaires, les médecins et les officiers collaborent pour planifier et trouver les solutions logistiques à chaque hypothèse envisagée. Les équipages des chalands de transport de matériel s’exercent en mer. Les pilotes d’hélicoptères, les équipes de pont d’envol continuent leurs entraînements. A bord le travail ne manque pas et l’équipage reste mobilisé et déterminé. Les médias rapportent que le Mistral fait des « ronds dans l’eau »… faux, il fait des « 8 » !

Source Web et complément informations

 

 

Biographie

Officiers

Musée FUSCO

Lorient

Flottille

Amphibie

TCD

Orage

TCD

Ouragan

Les

LST

Les

BDC

BTS

Bougainville

TCD

Siroco

BPC

Tonnerre

TCD

Foudre

Les

BATRAL

BPC

Mistral

LSD

Foudre

Tous droits réservés  / Déclaration CNIL N° 1133749

Les photographies diffusées sur cette page sont protégées  -  Tous droits de reproduction et de représentation sont interdits sans l'autorisation de l'auteur