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Journal de bord / Partie 3

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Mercredi 2 avril 2008

La remontée vers le détroit de Luzon se poursuit par une météorologie plus chahutée qu’à l’accoutumée. Les vagues d’étraves commencent à déferler dans la houle plus marquées qui vient du Pacifique.


La température a baissé et nous retrouvons à bord un air un peu plus sec qui permet aux serviettes de toilette de mieux sécher.

Aujourd’hui, en fin de matinée, la perception d’un navire de commerce suspect, immobile sur l’eau, a mis un peu de piment dans la chaîne des opérations. Mise en alerte de l’Alouette, décollage pour une mission supplémentaire, photos.
Malheureusement, une avarie technique découverte après l’appontage handicape notre volatile jusqu’à l’arrivée à Tokyo. Nous n’avons donc pu lui faire jouer son rôle guerrier pendant l’échange d’équipes de visites, avec le Dupleix, l’activité phare de l’après-midi.

D’ailleurs, la météorologie s’est chargée de nous faire travailler les « cas non conformes », ces variantes dans le plan initialement prévu. Seuls les tirs de semonce et la procédure extrême des tirs d’arrêt pour amener un client récalcitrant à davantage de raison ont pu être exécutés.
En effet, il n’était pas raisonnable de mettre à l’eau les embarcations pneumatiques dans la mer formée.

Nous nous sommes donc transformés en cible de notre propre équipe de visite. La tribu des aspirants, aidée par le groupe d‘intervention régional de Toulon (fusiliers marins chargés de protéger la base navale contre toute agression extérieure) dont nous avons un détachement à bord, jouait l’équipage d’un cargo vraiment louche.
Rien ne collait dans l’histoire rocambolesque de l’équipage. Les papiers étaient truqués, le rôle d’équipage était incomplet et falsifié, la cargaison semblait frauduleuse, sans compter la découverte d’explosifs sur des membres d’équipage…
L’équipe de visite a eu bien du mal à tout contrôler et l’après-midi a failli mal se terminer puisque le médecin a du recoudre un blessé léger.

Il y a des jours comme ceux-ci…

Source Gilles Humeau

 

Jeudi 3 avril 2008

Après avoir croisé un groupe aéronaval américain dans la nuit au Sud de Formose, nous avons eu la surprise de découvrir que le bâtiment nous remontant sur tribord n’était autre que le Rappahanoc, ce pétrolier américain qui nous avait ravitaillé en océan Indien voici deux ans.

Un peu plus tard, au détour d’un grain, un chasseur de mines américain lui aussi est apparu que nous avons « attaqué » en Scott, c’est à dire en signaux morse lumineux.
Décidément, les atterrages japonais et taïwanais sont très fréquentés !

Peu après, alors que la journée de travail allait commencer en France et que nous finissions le déjeuner, les antennes ont « perdu » le satellite Syracuse 3 qui nous abreuvait depuis Toulon.
Le téléphone, les mails et Internet sont donc pratiquement coupés vers l’extérieur, les messages se font rares.

D’aucun nous envient de pouvoir naviguer à l’ancienne sans épée de Damoclès au dessus de la tête !

Source Gilles Humeau

 

Vendredi 4 avril 2008

Ce matin, à la faveur d’une accalmie de la météorologie, le quartier maître armurier du Dupleix blessé le mois dernier a pu regagner son bâtiment.

Pour l’avoir croisé à de nombreuses reprises au détour des coursives du BPC, je vous assure qu’il n’a pas été trop malheureux à bord.
Nous lui souhaitons néanmoins un bon retour parmi les siens. Pour l’accompagner, l’aspirant Rem participait au transbordement. Il en profitera pour découvrir pendant quelques jours la vie d’une frégate « pointue ».

En échange, nous recevons un alter ego en attente de cours à l’école navale. A part cette distraction, la journée est consacrée à l’entretien du bâtiment et aux travaux préparatoires à la notation annuelle pour les officiers chefs services.

Même en mer, la vie « normale » ne s’arrête pas et nous devons, comme les autres unités de la marine, rendre nos copies à l’heure !

Source Gilles Humeau

 

Samedi 5 avril 2008

Encore une journée bien banale pour les marins du bord. Le poste de combat de ce matin a été transformé en exercice sécurité en raison de l’annulation du vol de Gazelle prévu pour éclairer la force sur l’avant de sa route.

En effet, aucun écho radar n’était perceptible autour de nous et nous aurions consommé du potentiel d’heures de vol pour peu de chose.
Compte tenu de l’allocation qui nous est allouée, il faut mieux économiser. L’alerte a néanmoins été maintenue toute la journée pour éventuellement identifier un navire inconnu ou suspect comme l’autre jour. Elle a été suspendue à la nuit.

Plus discrètement, dans les alcôves, les esprits ont néanmoins bouillonné pour affiner le programme de visite du premier ministre à bord la semaine prochaine.
Comme les liaisons sont devenues difficiles, il faut s’organiser pour expédier les mails et messages à des horaires « stratégiques » et ainsi faciliter le travail de nos interlocuteurs. C’est pourquoi nous avons établi trois vacations journalières en début de matinée pour récupérer le courrier expédié en fin de soirée par les métropolitains, en milieu de journée pour leur expédier la réponse attendue avant le début du travail en France, et en fin de soirée pour abreuver encore les travailleurs tardifs des états-majors centraux.

Ce soir, en raison d’une nouvelle dégradation de la météorologie, le barbecue prévu a été annulé et remplacé par un dîner oriental. Le groupement aviation qui organisait la soirée avait mis les petits plats dans les grands, mais surtout, la soirée a donné lieu à la distribution des récompenses pour les divers concours organisés depuis l’appareillage (photographies, sports, etc…).

Source Gilles Humeau

 

Dimanche 7 avril 2008

Déjà dix jours de mer depuis Singapour et pourtant le temps a coulé très vite ! Pour ce deuxième dimanche à la mer de la traversée, nous avons essuyé une jolie dépression qui limitait les velléités des sportifs du pont d’envol.

Le maitre principal Chenet a tout de même essayé d’enchaîner ses exercices hebdomadaires, mais il a du renoncer après trois quarts d’heure sous une pluie battante.
Au même moment, les passerelles du Dupleix et du Mistral étudiaient attentivement l’état de la mer pour décider du retour programmé de l’aumônier après sa messe matinale sur la frégate. Finalement, le mouvement s’est effectué et nous avons récupéré notre « Padre » heureux de son voyage et très content d’avoir été prudent en revêtant la tenue étanche…

Cet après-midi, le tournoi de badminton a repris. L’occasion était rêvée pour le commandant en second de faire taire les outrecuidants l’ayant malmené la dernière fois.
Mais les traditions se perdent et l’armée de terre a encore remporté le trophée ! Contrairement à la semaine dernière, l’équipe du Dupleix qui devait venir défendre ses couleurs a du renoncer en raison de l’état de la mer. D’ailleurs, l’échange de personnel initialement prévu a du être annulé.

Nous retrouverons l’aspirant Rem à Tokyo s’il survit à la mauvaise mer…

Source Gilles Humeau

 

Lundi 7 avril 2008

Ce matin, alors que la visibilité extérieure s’était bien améliorée depuis hier, le météorologiste avait l’air inquiet, arpentant le bord avec une carte chipée aux aéronautes à la recherche du commandant.

A l’entendre, il fallait filer au plus vite pour tenter de se mettre à l’abri au plus près de la baie de Tokyo.
Sitôt la fin des manœuvres aviation du matin, les bâtiments ont donc accéléré l’allure et pu vérifier que la grenouille avait bien fait. Rapidement, en début d’après-midi, le Dupleix annonçait qu’il réduisait à 12nd, qu’il faisait route vent arrière pour vérifier l’amarrage extérieur, et quelques minutes plus tard, le vent sur le pont dépassait 100 km/h, la visibilité chutait.

La lumière maintenant altérée au cœur de la journée, baignait les flots d’un mélange de gris et de blanc cassé, comme un soir d’orage.
Les rehauts d’écumes blanches aussitôt emportées en longues traînées de fumée, estompaient les creux désormais prononcés.

Et toujours ce vent…

Les prévisions n’incitaient guère à l’optimisme pour la nuit, à tel point que nous rallions la baie la moins exposée en espérant que la nuit sera suffisamment calme pour que les corps se reposent en vue de la journée de demain.

Source Gilles Humeau

 

Mardi 8 avril 2008

Preuve est faite aujourd’hui encore que la mer impose sa volonté et que les marins sont tributaires de la météorologie. Nous sommes ce soir encore en mer, juste devant le port de Tokyo, à une demi-heure du quai sur lequel nous étions attendus ce matin.

Comme redouté, la nuit dernière a été bien agitée et nombreux sont ceux qui peuvent raconter que la mer a rangé leur chambre à 02h30 !
Malgré la stabilisation, les vagues et le vent ont gagné. Heureusement que nous ne sommes pas sur un aviso…

Ce matin, le chenalage d’entrée de la baie de Tokyo a commencé comme prévu par un temps épouvantable. On n’y voyait goutte et le vent soufflait encore si fort que nous progressions souvent avec 15 ou 20 degrés de dérive.
Je peux vous dire que c’est vraiment impressionnant, surtout lorsque le passage se resserre et que la proue pointe vers la terre.
Quelques minutes avant d’embarquer le pilote de port, nous avons appris qu’il nous faudrait mouiller avant d’entrer, puis que tous les mouvements de la journée étaient annulés en raison du vent trop important.
Nous avons donc rejoint l’emplacement assigné et pris notre place au milieu des très nombreux infortunés arrivés avant nous. Mais le vent soufflait si fort (plus de 110km/h avec des rafales) que nous n’avons pas réussi à « faire tête ». Avec une longueur de chaîne trois fois supérieure à l’habitude, le BPC « chassait » immédiatement malgré la nature favorable du fond. Il a fallu rassembler toutes les connaissances des électriciens pour trouver au fin fond des ressources du pilote automatique la petite astuce qui nous a permis d’aider l’ancre et de passer une nuit tranquille…

Pendant ce temps, ayant constaté que nos téléphones portables ne fonctionnent pas bien au Japon, nous avons essayé de contacter l’attaché de défense pour remodeler le programme, annuler ce qui pouvait l’être et reprogrammer la visite du ministre de la défense japonais.
Finalement, comme le déjeuner officiel n’avait pu être réalisé, nous avons improvisé un dîner de gala en remplaçant les invités par autant de marins issus de toutes les catégories de personnel.

La soirée s’est achevée au carré commandant avec les second-maîtres Guillotin et Sausseau, nos deux cuisiniers félicités chaleureusement par tous.

Source Gilles Humeau

 

8 avril 2008

Le Mistral et le Dupleix retardés par la météo. En raison des mauvaises conditions météorologiques régnant sur le Japon, le Mistral et le Dupleix accosteront dans le port de Yokosuka (près de Tokyo) avec 24 heures de retard.

Source Web

 

Escale au Japon à Tokyo

 

Lundi 14 avril 2008

Nous descendons toujours le long des îles japonaises vers le Sud de Kyushu. Dans la soirée nous devrions quitter l’océan Pacifique et retrouver la mer de Chine du Nord, route à l’ouest vers l’estuaire du Yangze.

Nous descendons toujours le long des îles japonaises vers le Sud de Kyushu. Dans la soirée nous devrions quitter l’océan Pacifique et retrouver la mer de Chine du Nord, route à l’ouest vers l’estuaire du Yangze.

Ce matin, le branlebas décalé a permis à tous de remonter la pente et je peux vous dire que le moral est en hausse. Les marins racontent et commentent leur séjour à Tokyo, vraiment dépaysant et exotique. Leur impression est globalement positive malgré la relative cherté de la vie qui rejoint souvent les prix métropolitains. Cette « rêverie d’escale » se traduit par un certain engourdissement lorsqu’il s’agit de retrouver les automatismes de lutte sécurité ou le rappel au poste de combat… Il faut se concentrer sur les « basiques » et, sur le métier une fois encore, remettre l’ouvrage !

Cet après-midi, nous changions d’heure, mais cette fois-ci dans le bon sens. L’heure H nouvelle nous accompagnera jusqu’à l’appareillage de Port Kelang dans deux semaines. Nous avons ainsi six heures de décalage avec vous.

Cet après-midi, profitant de ce que les eaux territoriales japonaises sont encore loin devant nous, les hélicoptères du groupe aérien ont repris l’entraînement. Pour la première fois depuis longtemps les trois machines volaient en même temps, et surtout ensemble pour des manœuvres en formation. Il s’agit pour les pilotes de développer leur sens du vol relatif, leur technicité et leur finesse de pilotage.

Ce soir, nous avons donc changé de mer et découvert par la même occasion le courant marin puissant qui s’enfile le long de la côte chinoise et se divise en deux branches de part et d’autre de la péninsule coréenne. Il peut être comparé au « gulf stream » que nous connaissons mieux.

Source Gilles Humeau

 

Mardi 15 avril 2008

Le décor a bien changé autour de nous. Après le vent violent, la mer s’est bien calmée et diffuse ce soir des reflets moirés.

Le décor a bien changé autour de nous. Après le vent violent, la mer s’est bien calmée et diffuse ce soir des reflets moirés. Sa couleur, également bien différente, vire vers un gris jaune. La transparence habituelle de l’océan a disparu et nous sentons que les eaux limoneuses du Yangze Kiang sont proches. D’ailleurs, les pêcheurs se sont multipliés à la faveur d’une eau poissonneuse et de fonds peu importants. Et brutalement la température a chuté en début d’après-midi. La mer a perdu six degrés en deux heures lorsque nous avons quitté le courant chaud venant du Sud ! Naturellement, le brouillard s’est levé qui ajoute à l’atmosphère curieuse du lieu.

Ce matin, l’entraînement de l’équipage portait sur la guerre bactériologique et chimique. Nous avons ainsi calculé des diagrammes de retombées radioactives, dessiné des « plumes » de dissémination des particules et mis le BPC en surpression. Il s’en est suivi un rappel au poste de repli dans les fonds du bâtiment, sous la ligne de flottaison et entre les caisses de liquides propices à la protection contre les flux neutroniques.

Cet après-midi, le Lynx du Dupleix nous a déposé le commandant B.Hede Haouy de la flottille 31F, venu inspecter le détachement Alouette à bord. Il repartira de Shanghaï. Dans la soirée, notre groupe a retrouvé sa cohésion et nous slalomons entre les pêcheurs vers le sud-ouest.

La nuit sera courte pour ceux qui font du quart, puisque nous chenalerons pendant sept heures demain, avant d’accoster.

Source Gilles Humeau

 

Escale en chine à Shanghai du 16 au 21 avril 2008

 

Lundi 21 avril 2008

De bon matin, comme lors de notre accostage mercredi dernier, une délégation chinoise tenait à nous dire au revoir.

De bon matin, comme lors de notre accostage mercredi dernier, une délégation chinoise tenait à nous dire au revoir. Les deux commandants se sont donc retrouvés pour un dernier échange de cadeaux symboliques sur le quai, juste après le départ, cartons sous le bras, de madame Détrée vers le Dupleix et l’arrivée à bord du contre-amiral Maurice qui devait suivre l’exercice à partir du Mistral.

A l’appareillage, j’ai trouvé que le pilote était beaucoup plus détendu que lors de notre arrivée. Plaisantant volontiers, il nous a laissés faire malgré la complexité de la manœuvre, la densité de péniches et les nombreuses barges circulant sur la rivière. Le courant passait. Heureusement pourtant, la police fluviale était à l’œuvre, car il fallait surtout accepter de « passer en force » !

Peu après nous avons rejoint deux bâtiments chinois, une frégate et un navire amphibie. La première partie de l’exercice consistait à mouiller en formation dans le fleuve pour conduire un échange de personnels. Nous avions en effet envoyé trente français sur le bâtiment amphibie et accueilli trente commandos marine chinois à notre bord. Une première !

Le mouillage n’a guère été facile en raison du fort courant dans le fleuve. L’ancre chassait, comme l’autre jour à Tokyo. Finalement, les deux CTM ont appareillé comme prévu et déposé leurs chargements sur le bâtiment chinois.

Pendant ce temps, deux hélicoptères Helix, un modèle originaire d’URSS, se sont présentés à l’appontage. Deux belles passes, foi d’aéronaute, qui permettent d’envisager sereinement la conduite d’opérations aériennes communes à partir de nos plates-formes. En guise de réciprocité, le Lynx du Dupleix est allé se poser sur la frégate chinoise, bientôt suivi de notre Alouette transférant ALPACI et sa garde rapprochée.

Vers midi enfin, après avoir débarqué notre pilote et les derniers interprètes, le convoi s’est ébranlé vers la haute mer. La route ouverte par le navire amiral (il faudrait plutôt dire « amiraux » !) filait entre les très nombreux navires de commerce de tous acabits qui peuplent le fleuve Yangze. En chemin, des exercices de transmission en Scott ont confirmé l’aptitude des deux marines à communiquer simplement.

Nous nous sommes quittés en fin d’après midi, contents de notre journée et des perspectives qu’ouvre cette nouvelle coopération, dans le cadre d’opérations humanitaires par exemple. Qui aurait imaginé pareil exercice il y a dix ans ?

Ce soir, nous nous faufilons entre les bâtiments de pêche extrêmement nombreux qui déposent leurs filets jusque dans les chenaux . La nuit est d’encre et j’ai hâte de sortir de cette nasse pour dormir un peu…

Source Gilles Humeau

 

Mardi 22 avril 2008

Peu à peu nous progressons vers le Sud et dès ce soir, les premiers signes d’un retour à la normale de nos transmissions se sont manifestés. Les antennes captent et « poursuivent » le satellite.

Peu à peu nous progressons vers le Sud et dès ce soir, les premiers signes d’un retour à la normale de nos transmissions se sont manifestés. Les antennes captent et « poursuivent » le satellite. Déjà les communications téléphoniques passent et quelques mails se frayent un chemin vers nos ordinateurs. C’est pour le groupe un retour vers le vingt-et-unième siècle après trois semaines bénies pendant lesquelles l’excuse était facile pour éviter les importuns !

Nous avons en effet franchi le Nord de l’île de Formose, cette autre Chine plus occidentalisée. Mais je vous rassure, les pêcheurs sont aussi nombreux dès que les fonds remontent…Un vrai gymkhana !

A bord, le thème à la mode est sans conteste le franchissement de la Ligne avant d’embouquer le détroit de Malacca. Les néophytes tremblent face aux sarcasmes des dignitaires qui leur prédisent le pire sur un ton mi-rigolard, mi-sadique. Les images d’Epinal font surface et on croise çà et là un marin plus ou moins jeune, affublé d’un grand « N » sur le front. Parmi eux, des gens étonnants comme le capitaine d’armes ou monsieur le médecin, alors que quelques jeunes ont eu la chance de devenir dignitaires lors de leur premier embarquement.

Plus discrètement, les « néos » fomentent la révolte qui ne manquera pas de déclencher les foudres de Neptune et la correction des « gendarmes» ou des « sauvages »… Il faut dire qu’ils sont nombreux à n’avoir jamais franchi cette Ligne fatidique. La pression monte de toutes parts qui ne faiblira plus avant l’heure H.

Source Gilles Humeau

 

Mercredi 23 avril 2008

Dans cette atmosphère de terreur festive, la vie normale continue et c’était aujourd’hui la « Chambre », c’est à dire la communication de la notation annuelle.

Dans cette atmosphère de terreur festive, la vie normale continue et c’était aujourd’hui la « Chambre », c’est à dire la communication de la notation annuelle. Peu d’activité donc, et quelques files d’attente devant les bureaux des notateurs. Nous sommes sortis du détroit de Formose en fin de matinée et faisons route vers Hong-Kong que nous atteindrons demain.

Au sein de l’état major, la question du plan de ravitaillement agite les esprits. L’objectif est de quitter la Malaisie avec suffisamment de carburant pour rejoindre Abu Dhabi sans refaire les pleins. Il faut être prêt à tout. Différentes options sont étudiées selon les possibilités de trouver du pétrole à Port Kelang ou non. La plus sage consisterait à s’arrêter à Singapour en passant, mais cela reviendrait à abandonner l’idée de franchir la Ligne. La réponse viendra de Paris demain. Patience !

Source Gilles Humau

 

Jeudi 24 avril 2008

En guise de bienvenue en zone intertropicale de convergence, la météo nous avait gratifié d’un temps breton pour notre arrivée devant Hong Kong ce matin.

En guise de bienvenue en zone intertropicale de convergence, la météo nous avait gratifié d’un temps breton pour notre arrivée devant Hong Kong ce matin. Nous effectuions un exercice avec un hélicoptère Super Puma des forces de sécurité de ce territoire particulier, exception curieuse du monde chinois. En effet, depuis la rétrocession par le Royaume Uni en 1999, Hong-Kong appartient à part entière à la république populaire de Chine, mais jouit d’un statut original. Le territoire est autonome en tout (économie, état civil, monnaie, sécurité,…), sauf en ce qui concerne la défense. Ainsi par exemple, les habitants qui veulent se rendre en Chine doivent obtenir un visa et il paraît que la frontière est étroitement surveillée. De plus, comme autrefois, Hong Kong s’apparente à un paradis fiscal qui attire bon nombre d’industriels et poursuit la réputation de la période anglaise.

Pendant l’entraînement du Puma, nous avons accueilli à bord l’attaché naval que nous avions rencontré à Shanghai, mais aussi monsieur Ramage, adjoint au consul de France à Hong-Kong et monsieur Bernard, conseiller économique. Ils avaient l’air ravis de leur expédition, d’autant que monsieur Ramage est un camarade du commandant Jubelin, l’ancien commandant. Nous les avons vus disparaître dans la poisse collée à la mer et repris notre route vers le Sud.

Entre deux grains et à la faveur d’une éclaircie, les artilleurs ont tout de même pu tirer cet après-midi… Pas facile quant la houle se met de la partie ! Mais surtout, sachez que Neptune a gagné ! Sa hire compréhensible de voir arriver autant de néophytes puants dans son royaume de la Ligne était telle que nous avons renoncé à l’entreprise qui sera reportée à une occasion plus favorable… Plus sérieusement, la confirmation de notre ravitaillement à Singapour est arrivée et il nous est impossible de faire le détour. Les néos, mi-déçus, mi-soulagés, ne tremblent plus !

Source Gilles Humeau

 

Vendredi 25 avril 2008

La fête de notre météorologiste continue ! Depuis trois jours en effet il nous prévoit une belle journée pour demain et se voit contredit par les nuages, le vent et la mer. Pauvre de lui, l’art est vraiment difficile, surtout dans ces zones mal connues et à cette période de l’année ou les phénomènes violents se font et se défont sans logique établie… En revanche, il excelle à nous expliquer a posteriori pourquoi Eole ne lui obéit pas ! Maigre consolation quand il fait mauvais…

Heureusement pour sa fierté, le soleil a fait son apparition cet après-midi, comme pour favoriser le Dupleix qui conduisait un exercice majeur de sécurité. Pour nous, l’objectif consistait à l’assister avec du matériel et du personnel. Comme la mer était encore formée, nous avons acheminé l’ensemble par hélicoptères et organisé un ballet aérien alternant les appontages de Gazelle et les transferts de matériel sous élingue par Alouette. Quelques veinards ont donc gagné deux vols d’hélicoptère parce qu’ils faisaient partie des pompiers disponibles au bon moment ! Parmi eux, le second maître Gelys semblait absolument ravi.

Par ailleurs, nous avons également quitté ce matin la zone de responsabilité d’ALPACI et retrouvé celle d’ALINDIEN. Le monde est ainsi partagé en théâtres géographiques dans lesquelles les amiraux se partagent le « contrôle opérationnel », c’est à dire le support d’un spécialiste de la zone pour faciliter les opérations en cours. Et je vous prie de croire que c’est précieux, comme lors de l’évacuation sanitaire du marin du Dupleix le mois dernier.

Notre petite force longe en ce moment le Sud du Vietnam et la température augmente sensiblement. Nous avons gagné 10 degrés en moyenne depuis Shanghai.

Source Gilles Humeau

 

Samedi 26 avril 2008

Après avoir participé par hélicoptères interposés à l’exercice sécurité du Dupleix hier, nous conduisions aujourd’hui un Macopex à bord, c’est à dire un entraînement au maintien des capacités opérationnelles du bâtiment au combat.

Plus simplement, lorsque l’ennemi frappe, il n’est pas question de tout laisser tomber pour éteindre un feu mineur.
Les actions à mener dépendent donc de la priorité définie par le commandant en fonction de la situation opérationnelle du moment. Et je vous assure que cela demande de l’entraînement !
Dans ce genre d’exercice, tout commence par une mise en situation, suivie par une attaque d’un ennemi fictif qui crée un certain désordre dans le bord.
L’organisation MACOPS est alors mise en œuvre pour redresser la situation.

Le thème du jour concernait la lutte contre les voies d’eau.
Et de l’eau, je vous assure que nous en avons eu !
Le Mistral a en effet traversé bon nombre de grains équatoriaux qui ont rincé les superstructures comme jamais.
A certains moments, la visibilité était si mauvaise que nous avons même du annuler l’exercice de tir prévu cet après-midi avec le Dupleix.

Enfin, ce soir, à la faveur d’une éclaircie, le détachement de la 35F a pu remettre son Alouette en vol, et ainsi récompenser le travail acharné des techniciens toute la nuit dernière.

Source Gilles Humeau

 

Dimanche 27 avril 2008

Cette fois-ci le météorologiste avait vu juste ! Pour un dimanche à la mer, nous avons ouvert les yeux sur une mer bien bleue qui tranchait avec le gris de ces derniers jours, mais surtout sur un horizon bien net.

Imaginez-vous que les cargos étaient visibles à l’œil nu à plus de 30km !
Comme d’habitude, le père a dit sa messe assez tôt pour se rendre sur le Dupleix vers dix heures.
Peu de temps après, la troisième compagnie, celle des cuisiniers, organisait le barbecue, et, une fois n’est pas coutume, à midi.
Au menu, poissons en tous genres et gambas royales… Un festin pour les amateurs ! L’ensemble de la compagnie s’était donné le mot pour arborer des coiffures diverses.
Les casquettes « Mao » rapportées de Chine côtoyaient les bandeaux de Kamikazes, les chapeaux à large bord des îles ou ceux plus pointus des agriculteurs des rizières.
Le commissaire, quant à lui exhibait un superbe couvre-chef kirghize rapporté de ses dernières vacances.

Cet après-midi, le tournoi sportif habituel a repris. Le sport à la mode était le volley ball.

Dans la soirée enfin, l’aumônier et madame Détrée sont rentrés du Dupleix.
Nous croisons ce soir dans les parages des îles Spratley, disputées entre les états de la région comme le Vietnam, l’Indonésie et la Malaisie.

Mais rassurez-vous, les pêcheurs n’en savent pas grand chose…

Source Gilles Humeau

 

Lundi 28 avril 2008

Comme pour confirmer le retour en grâce du premier maître météorologiste, nous avons bénéficié d’un temps radieux, d’une visibilité exceptionnelle, mais commencé un peu tôt (06h40) pour permettre à l’Alouette de faire un dernier vol de réglage avant de décoller pour une navigation en Indonésie à 08h.

Inutile de vous préciser que le détachement était soulagé au verdict des pilotes ! Et pour tenter de nous convaincre s’il en était encore besoin de sa santé retrouvée, notre « Guépard » (indicatif de la flottille 35F) s’est ensuite offert un dernier vol vers midi pour prendre en photo les Dauphin des gardes-côtes malaisiens venus s’entraîner à l’appontage sur le Mistral.

Plus encore, avec la surenchère de ceux à qui tout réussit, elle a encore tenté un quatrième tour ce soir, malheureusement annulé au dernier moment en raison d’une zone interdite et incontournable. A son âge !
Pour illustrer cette belle journée aéronautique, la Gazelle a également participé à un vol ce matin, avant de desserrer à terre avec les Dauphin. Elle reviendra à bord demain soir dans le détroit de Malacca.

Ainsi, le pont d’envol a-t-il retrouvé un air guilleret aujourd’hui et nos PONEV également malgré les reproches sporadiques du premier maître Chalard lorsqu’ils s’adossaient sur la muraille de l’îlot.
Notre directeur aboyait pourtant délicatement, tout ému par la victoire de La Rochelle sur Toulon hier soir au rugby…

Ce soir, nous avons retrouvé l’autoroute maritime la plus fréquentée au monde et réussi à prendre la « sortie de Changhi », juste avant Singapour.
Là, les bâtiments de tous acabits viennent ravitailler au mouillage.
Point de plan précis, le tout est de trouver une position libre, à l’extérieur des limites du port, de préférence hors des chenaux et d’y mouiller.
Les barges arrivent ensuite à la position GPS transmise.

Et cette fois, le mouillage a tenu du premier coup !

Source Gilles Humeau

 

Mardi 29 avril 2008

Si nous étions assez enthousiastes hier soir de nous être ainsi mis à l’abri pour la nuit, les mécaniciens l’étaient moins ce matin après une nuit pénible à ravitailler.

Il faut vous expliquer que l’opération a été particulièrement longue compte tenu du débit limité de la citerne et de la quantité de gazole à ravitailler.
Nous sommes maintenant pratiquement au plein complet et ne devrions plus avoir à ravitailler qu’une seule fois (et encore ?) avant Toulon.
Imaginez-vous que nous avions fait le plein à Singapour la dernière fois voici un mois et que nous avions encore une bonne moitié des réservoirs pleins.

Nous avons ainsi fini à l’heure du déjeuner, juste à temps pour repartir dans de bonnes conditions vers Port Klang que nous atteindrons demain matin.
Cela dit, la matinée n’a pas été perdue pour tout le monde puisque notre dentiste a reçu un patient du Dupleix et qu’un second maître fusilier a réussi à passer en mer les épreuves physiques nécessaires pour valider un dossier de demande de cours commando.
Au menu, deux courses (1500m et 8000m) enchaînées et une petite séance de natation se terminant par une plongée en apnée.
Le pauvre a failli ne pas pouvoir tout réaliser tant le courant était fort autour du bâtiment !
Et puis j’allais oublier de vous dire que le tout s’effectue en treillis de combat avec des pataugas, sans parler du paquetage de onze kilos indispensable pour courir, et de l’arme dont il est indécent de se séparer… ! Mission réussie, le dossier est parti.

Pour conclure cette halte technique bien remplie, le Dupleix et le Mistral ont appareillé en formation, et pour prouver leur habitude à travailler ensemble ont réussi la performance d’avoir leurs ancres « hautes et claires » à la même seconde !
Nul n’est à l’abri d’un coup de c…huut !

Source Gilles Humeau

 

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